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S'il vous plaît c'est pour demain Deux amis ? Par la droite, apparaît Jean; en même temps, par la gauche, apparaît Bérenger. Jean est très soigneusement vêtu: costume marron, cravate rouge, faux col amidonné, chapeau marron. Il est un peu rougeaud de figure. Il a des souliers jaunes, bien cirés; Bérenger n'est pas rasé, il est tête nue, les cheveux 5 mal peignés, les vêtements chiffonnés; tout exprime chez lui la négligence , il a l'air fatigué, somnolent; de temps à autre, il bâille. JEAN, venant de la droite. - Vous voilà tout de même, Bérenger. BÉRENGER, venant de la gauche. - Bonjour, Jean. JEAN. - Toujours en retard, évidemment! (Il regarde sa montre-bracelet.) Nous avions rendez-vous à onze heures trente. Il est bientôt midi. BÉRENGER. - Excusez-moi. Vous m'attendez depuis longtemps? JEAN. - Non. J'arrive, vous voyez bien. Ils vont s'asseoir à une des tables de la terrasse du café. BÉRENGER. - Alors, je me sens moins coupable, puisque... vous-même... JEAN. - Moi, c'est pas pareil, je n'aime pas attendre, je n'ai pas de temps à perdre. Comme vous ne venez jamais à l'heure, je viens exprès en retard, au moment où je suppose avoir la chance de vous trouver. [...] Vous êtes dans un triste état, mon ami. BÉRENGER. - Dans un triste état, vous trouvez? JEAN. - Je ne suis pas aveugle. Vous tombez de fatigue, vous avez encore perdu la nuit, vous bâillez, vous êtes mort de sommeil... BÉRENGER. - J'ai un peu mal aux cheveux... JEAN. - Vous puez l'alcool! BÉRENGER. - J'ai un petit peu la gueule de bois, c'est vrai! JEAN. - Tous les dimanches matin, c'est pareil, sans compter les jours de la semaine. BÉRENGER. - Ah! non, en semaine, c'est moins fréquent, à cause du bureau... JEAN. - Et votre cravate, où est-elle ? Vous l'avez perdue dans vos ébats! BÉRENGER, mettant la main à son cou. - Tiens, c'est vrai, c'est drôle, qu'est-ce que j'ai bien pu en faire? JEAN, sortant une cravate de la poche de son veston. - Tenez, mettez celle-ci. BÉRENGER . - Oh, merci, vous êtes bien obligeant. Il noue la cravate à son cou. JEAN , pendant que Bérenger noue sa cravate au petit bonheur. - Vous êtes tout décoiffé! (Bérenger passe les doigts dans ses cheveux.) Tenez, voici un peigne ! Il sort un peigne de l'autre poche de son veston. [...] C'est lamentable, lamentable! J'ai honte d'être votre ami. BÉRENGER. Vous êtes bien sévère... JEAN. On le serait à moins! BÉRENGER.-Écoutez,Jean. Je n'ai guère de distraction, on s'ennuie dans cette ville, je ne suis pas fait pour le travail que j'ai...tous les jours,au bureau, pendant huit heures,trois semaines seulement de vacances en été! Le samedi soir, je suis plutôt fatigué, alors, vous me comprenez, pour me détendre... JEAN. -Mon cher,tout le monde travaille et moi aussi,moi aussi comme tout le monde,je fais tous les jours mes huit heures de bureau,moi aussi,je n'ai que vingt et un jours de congé par an, et pourtant, pourtant vous me voyez. De la volonté,que diable!... BÉRENGER.-Oh! de la volonté,tout le monde n'a pas la vôtre. Moi je ne m'y fais pas.Non,je ne m'y fais pas,à la vie. JEAN.-Tout le monde doit s'y faire.Seriez-vous une nature supérieure ? BÉRENGER.-Je ne prétends pas... JEAN,interrompant.-Je vous vaux bien;et même, sans faussé modestie,je vaux mieux que vous.L'homme supérieur est celui qui remplit son devoir. BÉRENGER. - Quel devoir ? JEAN. -Son devoir....son devoir d'employé par exemple... BÉRENGER.-Ah, oui, son devoir d'employé... JEAN. -Où donc ont eu lieu vos libations¹ cette nuit? Si vous en souvenez! BÉRENGER. -Nous avons fêté l'anniversaire d'Auguste, notre ami Auguste.... JEAN. -Notre ami Auguste ? On ne m'a pas invité, moi, pour l'anniversaire de notre ami Auguste... À ce moment, on entend le bruit très éloigné, mais se rapprochant très vite, d'un souffle de fauve et de sa course précipitée, ainsi qu'un long barrissement.
Libations¹ : au pluriel, ce terme renvoie au fait de boire abondamment et joyeusement du vin ou tout autre alcool.
1) Pourquoi cette scène est-elle une "scène d'expositions" ? 2) Comment qualifierais-tu la relation entre Jean et BÉRENGER ? 3) Dans quel genre théâtral classerais-tu ce début de pièce? Pourquoi ?
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