Sagot :
Il faut, sous la forme d'un dialogue entre deux élèves qui se retrouvent après les vacances, confronter les mérites des deux romans et présenter les principales caractéristiques du romantisme et du réalisme.
C'est la rentrée, Sophie, une fille passionnée et émotive, retrouve son amie Emma, une adolescente réservée et cartésienne.
Voici un extrait de leur dialogue, c'est Sophie qui parle d'abord....
........
--- Et après notre retour de la mer, je me suis un peu ennuyée, en rangeant une armoire, j'ai découvert un livre que je ne connaissais pas " Pauline " écrit par l'un de mes auteurs préférés, Alexandre Dumas. Dès que j'en ai commencé la lecture, je n'ai plus su m'arrêter tellement ce récit m'a captivée.
--- Ah, bon !
--- C'est l'histoire d'Alfred qui recherche désespérément Pauline, la femme qu'il aime. Il apprend sa mort et sa tristesse est énorme. Il veut encore la revoir avant l'enterrement et arrive jusque à temps mais, coup de théâtre, il se rend compte qu'il ne s'agit pas de sa bien aimée.
--- Tiens, et après ?
--- Il se lance dans de nouvelles recherches, ne ménage pas ses efforts, il apprend qu'elle a épousé, sur un coup de tête, un certain Horace de Beuzeval et finit par la retrouver prisonnière dans une vieille abbaye. Il parvient à la sauver et fuit avec elle à travers des passages secrets construits dans des souterrains. Il apprend qu'elle a été empoisonnée par son mari qui n'est qu'un criminel et que sa mort est inéluctable, son désespoir est profond.
--- On le serait à moins !
--- Ce n'est pas tout.... Ils partent voyager en Angleterre et Alfred apprend qu'Horace veut épouser sa sœur, il ne peut le supporter et provoque l'assassin en duel, il le tue d'un coup de pistolet mais est blessé à l'épaule. Il retourne auprès de Pauline dont l'état de santé se dégrade et la jeune femme découvre qu'Alfred a tué son mari ce qui aggrave sa déchéance, elle finit par mourir.....
--- Tout cela est bien triste mais j'ai du mal à prendre vraiment au sérieux toute cette sentimentalité, ces coups de théâtres, ces rebondissements à peine croyables, cette exaspération permanente des passions au sein d'une nature hostile, ces grands états d'âme d'un autre âge.... je n'y crois pas. D'ailleurs, voici le compte-rendu d'un roman que j'ai moi-même lu, par hasard, un jour de pluie, il s'agit de " Boule de Suif ", écrit par Maupassant.
--- Cela ne me dit rien !
--- Lors de la guerre de 1870, une dizaine de Français fuient dans une diligence l'avance des Prussiens, tous sont rongés par la peur. On y trouve des nobles, deux commerçants, un démocrate, deux bourgeois, deux religieuses et une prostituée, Boule de Suif, une jeune femme grassouillette. Comme tu vois, toutes les classes de la société sont représentées. Les voyageurs sont rassemblés par les hasards de la guerre. Mais la diligence est arrêtée par les Prussiens et la panique s'empare d'eux, ils craignent pour leur vie.
--- Je comprends, c'est terrible !
--- L'officier prussien repère vite Boule de Suif et fait comprendre qu'ils ne pourront repartir que s'il couche avec elle.
--- Mon Dieu !
--- S'ensuit alors un huis clos dramatique. Chacun des voyageurs va se montrer tel qu'il est, les masques tombent rapidement, chacun ne songe qu'à sauver sa vie et n'éprouve aucun sentiment de solidarité. Tous ces gens éprouvent un profond mépris pour cette fille perdue qui est pourtant agréable et sympathique, ils affectent du dégoût pour ce qu'elle fait et représente mais chacun, même les religieuses, de manière hypocrite, va faire pression sur elle pour qu'elle cède aux avances du Prussien.
--- Ah, c'est terrible !
--- Boule de Suif accepterait mais elle ne veut pas coucher avec un ennemi de la France, elle a des principes. Mais les pressions se font de plus en plus fortes, chacun la harcèle pour qu'elle cède. Il s'ensuit des dialogues odieux entre ces gens hypocrites, retranchés derrière leur convention bourgeoises, leur vernis religieux, chacun démontre à sa manière que l'homme est véritablement un loup pour l'homme.
--- Hélas !
--- Finalement, Boule de Suif cède aux avances de l'officier.... ce qui augmente encore le rejet que lui manifestent tous ces gens qu'elle a sauvés par son sacrifice. Ce récit est un terrible réquisitoire contre les hypocrisies de notre société.
--- Tu me bouleverses avec ce drame, il n'y a donc aucune humanité dans l'homme ?
--- Je pense qu'il n'y en a pas beaucoup, on est loin de ton Alfred courant derrière sa Pauline....
--- C'est vrai mais, moi, je veux continuer à rêver qu'un autre monde est possible....
--- Hum ! Je crois qu'il est temps de se ranger, on va bientôt sonner.
Voilà, quelques idées qui pourraient t'aider.... à toi de les restructurer selon ta sensibilité et tes idées, la finale n'est qu'une possibilité parmi d'autres...
Je te souhaite bon courage. Bon dimanche.
Un bonjour de Tournai, c'est en Belgique, à 30 km de Lille.
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